Engranger des bénéfices puis craindre une récession : composer avec la volatilité des marchés

Et juste comme ça, la volatilité a fait un retour spectaculaire la semaine dernière. Bien que pas tout à fait inattendu, cela a quand même envoyé des frissons à travers les marches.

Toutes les conditions sont réunies pour ébranler l’humeur des marchés

Les investisseurs avaient déjà les nerfs à vif à l’approche du weekend : les grandes sociétés technologiques ont affiché des résultats très décevants et, au Japon, le cours du yen a grimpé rapidement, freinant ainsi une source potentielle importante de liquidités sur les marchés. De plus, le taux de chômage aux États-Unis s’est apprécié plus que prévu.

Ensuite, Berkshire Hathaway, dont le PDG est Warren Buffett, a annoncé qu’elle réduisait de moitié sa participation dans Apple et voyait ses liquidités atteindre un niveau record de 277 milliards de dollars. Cette mesure a largement été interprétée comme le signal que la valeur boursière était devenue trop forte et que les perspectives économiques des États-Unis se sont rétrécies.

Cette convergence de facteurs a, sans surprise, ébranlé le moral des investisseurs et s’est traduite par de fortes liquidations sur les marchés. 

Résultats du deuxième trimestre aux États-Unis : les attentes élevées ont posé des défis

Près des trois quarts des titres de l’indice S&P 500 avaient déposé leur bilan au 2 août et 78 % avaient dépassé les attentes. Par rapport à l’année dernière, la croissance des bénéfices pour le trimestre est en voie de se situer autour de 11,8 %, tandis que la croissance du chiffre d’affaires pourrait s’établir à environ 5,5 %1. En valeur absolue, ces chiffres ne sont pas mauvais mais le contexte est important.

Compte tenu de la hausse impressionnante du cours des actions américaines à l’approche de la publication des bénéfices, tout ce qui n’approche pas de la perfection (hausse du chiffre d’affaires ou des résultats et prévisions de bénéfices) pourrait être perçu comme un échec. Essentiellement, l’ampleur des résultats supérieurs à l’industrie a été moindre1. En creusant un peu, on constate que la croissance des bénéfices au deuxième trimestre dépasse les estimations d’environ 4,5 % (ce qui n’est pas mal), mais qu’elle est inférieure à la moyenne de 8,6 % sur cinq ans. Du côté du chiffre d’affaires des entreprises, la situation n’est pas très différente : la croissance étonnante de 1,1 % est inférieure à la moyenne quinquennale de 2,0 %1.

Signes de faiblesse sur le plan macroéconomique

La réunion du Federal Open Market Committee (FOMC) de juillet n’a rien révélé d’inattendu. La Réserve fédérale américaine (Fed) n’a pas modifié son taux d’intérêt et a adopté un ton légèrement plus accommodant. Le rapport de juillet sur le chômage aux États-Unis a cependant donné du fil à retordre aux investisseurs : seulement 114 000 emplois ont été créés au cours du mois. Cela représente 60 000 emplois de moins que les estimations et le taux de chômage a grimpé à 4,3 % tandis que la semaine de travail moyenne a raccourci2.

Quand on considère aussi l’indice des directeurs d’achat de juillet, qui est plus faible que ce qui avait été anticipé et qui atteint le creux le plus marqué en huit mois, on se demande avec raison si la Fed a eu plus de difficulté que prévu à réaliser un atterrissage en douceur aux États-Unis. Il est plausible que la Fed doive maintenant abaisser son taux d’intérêt pour éviter une contraction plus marquée de l’activité économique plutôt que de le réduire pour maintenir l’économie (c’est-à-dire en planchant sur une baisse de l’inflation).

Selon nous, le changement soudain d’humeur sur les marchés pourrait aider à focaliser l’attention de la Fed : les marchés obligataires ont évalué à 22 % la probabilité d’une réduction de 50 points de base à la réunion du FOMC de septembre2. Il convient de noter que la Fed abaisse généralement son taux de 4,25 % au total au cours d’un cycle moyen de réduction des taux. Au cours de cette période, le rendement des bons du Trésor américain sur 10 ans se replie (en moyenne) de 2,65 %2.

Conséquences pour les investisseurs

Au moment où nous écrivons ces lignes, les bons du Trésor américain fonctionnent en tant qu’éléments de diversification des portefeuilles. Ils se sont redressés ces derniers jours sur fond de réduction du risque3. Cela dit, la préoccupation ici est que les marchés du crédit ne sont pas évalués en fonction d’opérations de liquidité. Avec une dispersion de moins de 4 %, nous pourrions assister à une nouvelle détérioration. C’est pourquoi nous continuons à préconiser un positionnement défensif avec une légère surpondération des obligations et, plus particulièrement, des obligations de meilleure qualité.

En ce qui concerne les actions, nous continuons à suggérer une sous-pondération des titres les plus risqués tels que ceux de sociétés non rentables à faible capitalisation et d’éviter la croissance à tout prix et les stratégies d’extrapolation des tendances antérieures. En revanche, il serait judicieux de miser sur la qualité à un prix raisonnable et de commencer à valoriser les secteurs plus défensifs du marché, tels que les services publics et les actifs liés aux infrastructures.

Nous sommes peut-être arrivés à la fin de la plus longue période de fin de cycle de l’histoire et nous pourrions bientôt entrer en récession. Les marchés annoncent généralement l’arrivée d’une récession, non l’inverse. Avant de hausser le niveau de risque, attendons que les titres à rendement élevé se déprécient à des niveaux attrayants et que la politique de la Fed soit modifiée. Ne perdons pas de vue les actions américaines de sociétés à faible et moyenne capitalisation, les titres de créance américains et les actions non américaines. Pour l’instant, faisons le choix d’être patients.

FactSet, 2 août 2024. Bloomberg, en date du 2 août 2024. Bloomberg, en date du 5 août 2024. L'indice S&P 500 suit la performance de 500 des plus grandes entreprises aux États-Unis. Il n'est pas possible d'investir directement dans un indice.

Les placements comportent des risques, y compris le risque de perte du capital. Les marchés des capitaux sont volatils et peuvent considérablement fluctuer sous l’influence d’événements liés aux sociétés, aux secteurs, à la politique, à la réglementation, au marché ou à l’économie. Les renseignements fournis ne tiennent pas compte de la convenance des placements, des objectifs de placement, de la situation financière ni des besoins particuliers d’une personne donnée.

Tous les aperçus et commentaires sont de nature générale et ponctuelle. Quoiqu’utiles, ces aperçus ne remplacent pas les conseils d’un spécialiste en fiscalité, en placement ou en droit. Il est recommandé aux clients actuels et potentiels de consulter un spécialiste qui évaluera leur situation personnelle. Ni Gestion de placements Manuvie, ni ses sociétés affiliées, ni ses représentants (collectivement, « Gestion de placements Manuvie ») ne fournissent de conseils dans le domaine de la fiscalité, des placements ou du droit.

Le présent document est réservé à l’usage exclusif des personnes ayant le droit de le recevoir aux termes des lois et des règlements applicables des territoires de compétence; il a été produit par Gestion de placements Manuvie et les opinions exprimées sont celles de Gestion de placements Manuvie au moment de la publication, et pourraient changer en fonction de la conjoncture du marché et d’autres conditions. Bien que les renseignements et analyses aux présentes aient été compilés ou formulés à l’aide de sources jugées fiables, Gestion de placements Manuvie ne donne aucune garantie quant à leur précision, à leur exactitude, à leur utilité ou à leur exhaustivité, et n’accepte aucune responsabilité pour toute perte découlant de l’utilisation de ces renseignements ou analyses. Le présent document peut comprendre des prévisions ou d’autres énoncés de nature prospective portant sur des événements futurs, des objectifs, des stratégies de gestion ou d’autres prévisions, et n’est à jour qu’à la date indiquée. Les renseignements fournis dans le présent document, y compris les énoncés concernant les tendances des marchés des capitaux, sont fondés sur la conjoncture, qui évolue au fil du temps. Ces renseignements peuvent changer à la suite d’événements ultérieurs touchant les marchés ou pour d’autres motifs. Gestion de placements Manuvie n’est nullement tenue de mettre à jour ces renseignements.

Gestion de placements Manuvie n’assume pas de responsabilité pour quelque perte ou dommage direct ou indirect, ou quelque autre conséquence que pourrait subir quiconque agit sur la foi des renseignements du présent document. Le présent document a été préparé à titre informatif seulement et ne constitue ni une recommandation, ni un conseil professionnel, ni une offre, ni une invitation à quiconque, de la part de Gestion de placements Manuvie, relativement à l’achat ou à la vente d’un titre ou à l’adoption d’une approche de placement, non plus qu’il indique une intention d’effectuer une opération dans un fonds ou un compte géré par Gestion de placements Manuvie. Aucune stratégie de placement ni aucune technique de gestion des risques ne peuvent garantir le rendement ni éliminer les risques. La diversification ou la répartition de l’actif ne sont pas garantes de profits et n’éliminent pas le risque de perte. À moins d’indication contraire, toutes les données proviennent de Gestion de placements Manuvie. Les rendements passés ne garantissent pas les résultats futurs.

Le présent document n’a été soumis à aucun examen de la part d’un organisme de réglementation des valeurs mobilières ou autre et il n’a été déposé auprès d’aucun organisme de réglementation. Il peut être distribué, s’il y a lieu, par Gestion de placements Manuvie et ses filiales et sociétés affiliées, qui comprennent la marque John Hancock Investment Management. © 2024 par Gestion de placements Manuvie. Patrimoine Manuvie et/ou Gestion privée Manuvie l'utilisent avec autorisation. Les déclarations et opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur. Patrimoine Manuvie et/ou Gestion privée Manuvie ne peuvent garantir l'exactitude ou l'exhaustivité des déclarations ou des données.

Manuvie, Gestion de placements Manuvie, le M stylisé et Gestion de placements Manuvie & M stylisé, Patrimoine Manuvie & M stylisé et Gestion privée Manuvie & M stylisé sont des marques de commerce de La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers et sont utilisées par elle, ainsi que par ses sociétés affiliées sous licence.

RO#3773077

Emily R. Roland, CIMA

Emily R. Roland, CIMA, 

Co-stratège en chef des placements

Lire la bio
Matthew D. Miskin, CFA

Matthew D. Miskin, CFA, 

Co-stratège en chef des placements

Lire la bio