Choisir un tuteur pour son enfant

La naissance d'un enfant est un événement heureux, qui s’accompagne toutefois de très lourdes responsabilités, comme celle de prendre bien soin de lui jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge adulte, ce qui demande beaucoup de planification tout au long de la vie de l’enfant. De plus, même s’il est pénible d’y penser, il importe de décider à qui reviendra la responsabilité d’élever votre enfant si jamais vous ne pouviez plus le faire vous-même.

Si vous n’êtes plus là pour vous occuper de votre enfant et n’avez nommé ni tuteur ni fiduciaire dans votre testament, c’est au tribunal qu’il reviendra de décider qui élèvera votre enfant et administrera vos biens. Mieux vaut, donc, en discuter sans plus tarder avec votre conjoint pour que vos volontés soient respectées et pour éviter de coûteuses batailles judiciaires. Voici quelques questions auxquelles il est important de réfléchir.

Qui ferait le meilleur tuteur pour votre enfant?

Parmi les membres de votre famille et vos amis proches, quelles sont les personnes qui ont les mêmes valeurs que vous et qui partagent votre point de vue sur la façon d’élever des enfants? Qui est profondément attaché à votre enfant? Pensez aux personnes qui pourraient accueillir votre enfant dans leur famille et qui habitent près de vous. Ainsi, votre enfant n’aura pas à déménager loin de ses amis et membres de sa parenté. Dressez la liste des meilleurs candidats au poste de tuteur et indiquez, pour chacun, ce qui joue pour et contre lui.

Votre candidat idéal a-t-il la capacité et la volonté d’être le tuteur de votre enfant?

Une fois votre choix arrêté, parlez-en avec la personne ou le couple concerné. Expliquez les raisons de votre choix, ce que vous attendez du tuteur de votre enfant et les espoirs que vous nourrissez pour ce dernier. Montrez-vous disposé à répondre à leurs questions et laissez-leur du temps pour y réfléchir. La décision d’accepter le rôle de tuteur ne devrait jamais être prise sur un coup de tête.

D’où viendra l’argent nécessaire pour élever votre enfant?

Un tuteur aura bien assez de s’occuper de votre enfant sans avoir, en plus, à supporter le fardeau financier qui accompagne cette charge. Prenez les mesures nécessaires pour veiller au paiement des dépenses liées à l’éducation de votre enfant.

Un régime enregistré d’épargne-études (REEE) est une excellente façon d’épargner en vue des études postsecondaires d’un enfant. (N’oubliez pas de nommer un souscripteur successeur, soit dans votre convention de REEE ou dans votre testament, afin que le REEE puisse être maintenu après votre décès.) L’épargne que vous avez placée ailleurs peut également faire partie de l’héritage de votre enfant. Votre épargne est-elle suffisante pour couvrir les frais d’entretien (l’orthodontie, ça coûte cher), les activités de loisirs (l’équipement de hockey, ça coûte cher aussi) et les autres besoins? Sinon, n’oubliez pas que vous pouvez recourir à l’assurance pour combler les manques.

Tâchez d’amasser plus d’argent que nécessaire afin que votre tuteur n’ait jamais à puiser dans ses propres économies pour offrir à votre enfant ce que vous désirez qu’il ait.

Quelqu’un d’autre saurait-il mieux administrer l’héritage de votre enfant?

Le tuteur idéal pour votre enfant n’est peut-être pas la personne la plus douée pour décider de la façon d’investir le patrimoine de votre enfant. Si le tuteur n’a pas les connaissances nécessaires ou s’il n’est pas responsable financièrement, vous pouvez confier ce rôle à un fiduciaire, qui administrera vos biens et remettra au tuteur les fonds nécessaires pour l’entretien de votre enfant.

Cela peut contribuer à protéger votre héritage. Pour ne pas offusquer le tuteur, expliquez-lui d’emblée que c’est vous qui en avez décidé ainsi et que cela l’aidera, selon vous, à se concentrer sur les soins à offrir à votre enfant et lui évitera de se faire du souci à propos de l’argent.

Avez-vous un plan B?

La vie étant faite de changements, il arrive que le tuteur que l’on avait choisi ne puisse plus assumer ce rôle, que ce soit en raison de nouvelles responsabilités familiales ou professionnelles, de difficultés conjugales ou financières, d’une maladie ou de son âge avancé. Par exemple, même s’ils sont en excellente santé aujourd’hui, les grands-parents de votre enfant risquent de ne plus être capables de s’occuper de lui à temps plein dans 5 ou 10 ans. Il est toujours plus prudent de nommer des tuteurs remplaçants.

Couchez votre plan sur le papier

Lorsque vous êtes prêt, ayez une bonne discussion avec votre conseiller et votre notaire. Votre conseiller vous aidera à dresser un plan financier grâce auquel votre enfant pourra recevoir les sommes nécessaires jusqu’à l’âge adulte. Votre notaire, pour sa part, vous aidera à mettre de l’ordre dans vos affaires juridiques et à dresser le testament dans lequel vous nommerez officiellement un tuteur et un fiduciaire. 

N’oubliez pas que vous vous préparez à une éventualité qui pourrait se produire et non à une éventualité qui se produira forcément. Une fois vos préparatifs terminés, vous pouvez continuer de profiter de la vie ... en famille.